
Pourquoi notre obsession pour l’efficacité nous rend vulnérables — et comment retrouver la robustesse du vivant
Un monde calibré au millimètre… mais à bout de souffle
Notre époque idolâtre la performance. Tout, ou presque, se mesure, s’optimise, se chronomètre. Dans l’industrie, on parle de lean management, de flux tendus, de just-in-time. Dans la vie personnelle, on “biohacke” son sommeil, on suit ses calories et ses pas quotidiens. Même le développement personnel est devenu un terrain de compétition.
Le progrès est désormais dicté par un impératif : faire plus, plus vite, avec moins.
Mais à force de tout comprimer, notre société s’est mise à craquer. Les tensions s’accumulent : burn-outs, crises d’approvisionnement, effondrements écologiques, perte de sens… Le système ne tient plus, ou si mal.
Et si nous avions misé sur la mauvaise boussole ?
I. La performance : genèse d’un mythe moderne
1.1. Une idée née de la révolution industrielle
Au XIXe siècle, l’ère industrielle a introduit un nouveau paradigme : la machine comme modèle de référence. Il fallait produire toujours plus avec toujours moins de ressources humaines. La performance devint un mot magique.
Taylorisme, fordisme, puis automatisation et intelligence artificielle : chaque innovation a renforcé cette quête d’optimisation. Le modèle industriel s’est ensuite transposé dans la gestion, l’éducation, la médecine, la vie personnelle.
Bon à savoir : Le terme « performance » vient du vieux français parfournir, qui signifie « accomplir totalement ». Ce mot a peu à peu glissé vers une logique de comparaison et de résultats mesurables.
1.2. Une idéologie devenue universelle
Aujourd’hui, nous appliquons les logiques de l’industrie à tout :
- Dans les entreprises, le rendement prime sur la qualité humaine.
- Dans la santé, les hôpitaux sont gérés comme des usines.
- Dans les écoles, les élèves sont évalués par performance, non par sens ou créativité.
- Chez les individus, tout devient KPI : le nombre de followers, de likes, de tâches accomplies.
Et dans ce système, la fragilité devient inévitable.
II. Les trois grandes fragilités du modèle performantiel
2.1. L’hyper spécialisation : quand l’expertise rend vulnérable
En industrie comme ailleurs, on a cherché à tout découper en micro-compétences. Cela a permis des gains incroyables de productivité. Mais cela a aussi créé des dépendances extrêmes.
Exemple : la fabrication d’un simple smartphone nécessite des dizaines de pays, des milliers d’acteurs et une logistique d’une précision chirurgicale.
Conséquence : À la moindre crise (pandémie, guerre, blocage portuaire), toute la chaîne s’effondre. C’est le fameux “effet domino”.
Bon à savoir : Une chaîne logistique optimisée est souvent moins résiliente qu’une chaîne plus coûteuse mais plus redondante (stocks tampons, relocalisation partielle).
2.2. Les effets rebonds technologiques : le piège de la fausse solution
Autre fragilité : croire que la technologie peut tout résoudre. L’électrification massive, par exemple, est vue comme une solution miracle. Mais en réalité, elle déplace le problème.
Batterie = lithium + cobalt = extraction + pollution + tensions géopolitiques.
Numérique = cloud + data centers = consommation énergétique exponentielle.
Astuce : Toujours évaluer une solution technique avec une analyse du cycle de vie complète, y compris les effets indirects à long terme.
2.3. Le choc psychologique : l’humain à bout de souffle
Enfin, à force de demander plus, plus vite, à tout moment, on a oublié une variable centrale : l’humain.
Résultat ?
- Épuisement généralisé
- Burn-outs chroniques
- Sentiment de perte de sens
- Démissions massives (« quiet quitting », « grande démission »)
Et dans le même temps, les machines et les IA prennent le relais… sans remplacer la chaleur humaine, ni résoudre les questions existentielles.
Bon à savoir : Selon l’OMS, le burn-out est désormais reconnu comme un “phénomène lié au travail” résultant d’un stress chronique mal géré.
III. Le vivant n’est pas performant — il est robuste
3.1. Comprendre la différence
Le chercheur Jean-Marc Hamant l’a très bien dit : “Le vivant est robuste, pas performant.” Pourquoi ?
Parce que la nature ne cherche pas la perfection immédiate. Elle privilégie :
- La redondance (plusieurs organes pour une même fonction)
- La diversité (biodiversité génétique, culturelle)
- L’adaptabilité (évolution par essais/erreurs)
- L’imprécision utile (les erreurs qui deviennent innovations)
La nature ne casse pas à la moindre incertitude. Elle plie, elle rebondit.
Astuce : Inspirez-vous des écosystèmes pour penser vos projets : accepter l’inattendu, prévoir des marges de sécurité, favoriser la diversité d’approches.
3.2. Des modèles vivants à transposer
Voici quelques exemples concrets d’applications du vivant à notre modèle industriel :
Permaculture : agriculture durable fondée sur la résilience et la diversité, pas sur le rendement immédiat.
Biomimétisme : ingénierie inspirée des solutions naturelles (coquille d’oursin, système immunitaire, etc.)
Entreprise résiliente : stratégies anti-crises fondées sur des modèles plus souples, moins centralisés.
Bon à savoir : En biologie, un organisme qui réagit trop vite à un changement devient instable. Ce sont les systèmes avec une réponse modérée et progressive qui durent le plus longtemps.
IV. Vers un changement de boussole : du “toujours plus” au “mieux”
4.1. Repenser les indicateurs de succès
Arrêtons de tout mesurer avec des chiffres de performance pure. Intégrons des indicateurs de :
- Bien-être
- Résilience
- Qualité des relations
- Longévité des projets
- Impact écologique réel
Astuce : Dans votre entreprise ou votre vie personnelle, créez des indicateurs qualitatifs en plus des KPI classiques.
4.2. Accepter les ralentissements utiles
Tout comme un athlète alterne effort et récupération, nos systèmes doivent intégrer le repos comme une composante du progrès. C’est dans le vide que naît la créativité. C’est dans le silence que naît la pensée.
“Aller plus lentement, c’est parfois aller plus loin.”
Bon à savoir : Le « slow management » n’est pas une faiblesse, mais une approche durable qui réduit le turnover, augmente la créativité, et fidélise les collaborateurs.
4.3. Réintroduire le sens
Performance sans sens = épuisement.
Robustesse avec sens = longévité.
Recentrer les objectifs d’un projet, d’une entreprise ou d’une vie autour du “pourquoi”, pas seulement du “combien”.
Astuce : Faites l’exercice du « Why Circle » (Pourquoi ? Comment ? Quoi ?) pour chaque initiative importante. Cela évite bien des impasses.
V. Vers des modèles hybrides : performance + robustesse
Plutôt que d’opposer performance et robustesse, cherchons à les combiner intelligemment.
5.1. Exemples de modèles combinés
Industrie 4.0 + résilience locale : production automatisée mais avec des capacités de relocalisation partielle.
IA + supervision humaine : intelligence artificielle comme soutien, pas comme remplacement.
Optimisation + temps long : on optimise… mais avec une vision de durabilité et d’impact à 10 ans, pas à 3 mois.
5.2. Le rôle de l’ingénierie du bon sens
Chez Envirofluides, par exemple, on peut réfléchir à des équipements industriels modulables, évolutifs, réparables, plutôt que “jetables après 5 ans”.
Bon à savoir : La maintenance préventive intelligente (via IoT et capteurs) permet de concilier performance énergétique et robustesse opérationnelle.
Et maintenant ?
La course à la performance a montré ses limites. Nous avons trop tiré sur la corde, oublié la nature, oublié l’humain.
Mais tout n’est pas perdu.
En redonnant du sens à nos choix, en intégrant la robustesse dans nos logiques de production, de gestion, de vie, nous pouvons bâtir un nouveau modèle : plus lent, peut-être. Mais plus stable. Plus humain. Plus durable.
Le futur ne sera pas une machine parfaite.
Le futur sera vivant. Et c’est très bien ainsi.
Résumé des bonnes pratiques à retenir
Ne pas sur-optimiser : garder des marges de flexibilité
Évaluer les solutions avec une vision systémique
Réintroduire le sens et le « pourquoi »
S’inspirer du vivant : diversité, adaptabilité, souplesse
Accepter les temps faibles comme faisant partie du progrès
Mettre en place des indicateurs qualitatifs de robustesse
Favoriser les modèles hybrides entre performance et résilience
Face aux crises du siècle, un nouveau paradigme émerge : la robustesse. Inspirée du vivant, elle remet en question notre obsession de la performance pour construire un futur plus résilient, humain et durable.
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