La vie est un jeu de société

Un après-midi où je me sentais frustrée de quitter mon enfance, allongée dans l’herbe fraîche du jardin, je réfléchissais au sérieux de la vie. Après quelques heures de flâneries et de badinages tout en observant les nuages sur un fond de ciel bleu, je décidais, que tout compte fait, la vie était un jeu et que je voulais continuer à m’amuser.

Je fis donc l’inventaire des jeux de société pour  lesquels je m’apprêtais à jouer.

A l’image du jeu des sept familles, la vie est un jeu de drôle en famille où je passe du rôle de fille, mère puis grand-mère.

La vie est un Monopoly où je paie mon loyer au risque d’être remercier.

La vie est un jeu de Lego où je construis mon ego. La vie me met au tapis, je le reconstruis pour être plus robuste. Et le ‘ je ‘ garde le rôle principal.

La vie est un jeu de mots où parler et écrire apaisent ou accentuent les maux.

La vie est un jeu d’échec qui à force de persévérance mène au jeu de la réussite.

La vie est un jeu de cache-cache entre l’ombre et la lumière. J’aurai beau tenter de briller de mille feux, mon ombre ne cessera pas de me poursuivre.

La vie est un jeu d’actions et de vérités. A moi de voir si je souhaite jouer franc jeu ou adopter un double jeu. 

La vie est un jeu du destin que je peux écrire chaque jour ou subir en accusant la fatalité…

Dans ces jeux, les enjeux sont tels qu’il est nécessaire d’apprendre à tirer mon épingle du jeu sans forcément être tirée à quatre épingles.

Un rayon de soleil me sortit de ma rêverie enfantine.

Je pris donc le parti de jouer à ce défi fou et d’être de la partie. C’est alors que j’ai pris la résolution tout en observant le ciel :

– de révoquer ma peur d’être une adulte en prenant l’engagement de toujours m’occuper de cette petite fille que j’étais, je suis et je serai,

– de prendre soin de mon corps comme on prend soin d’une maison ou d’un temple,

– d’écouter les maux de ma colère, 

– de continuer à m’amuser dans la vie, 

– de refuser de rejouer le même rôle que ma mère et que mes grand-mères et mes aïeux,

– de prendre la responsabilité de mes joies.

Et voilà c’est arrivé ainsi. Par un bel après-midi, j’ai convoqué : l’amour, la simplicité et l’authenticité dans ma vie. 

Il m’a semblé qu’un nuage avait dessiné un cygne et que le ciel m’avait souri. Comme pour valider mes choix et me répondre que le chemin serait jonché de croyances, de préjugés et de jugements mais que le jeu en vaut la chandelle.