
Quand la biodiversité disparaît aussi dans les mains humaines
La perte de diversité végétale ne se limite pas aux plantes elles-mêmes.
Elle s’accompagne d’un phénomène plus silencieux, mais tout aussi grave :
la disparition des savoir-faire humains liés au vivant cultivé.
Le végétal ne se transmet pas uniquement par les gènes.
Il se transmet aussi par les gestes, l’observation, l’expérience et la mémoire collective.
Variétés anciennes abandonnées : une extinction culturelle
Des plantes sorties des champs… puis des mémoires
Chaque variété ancienne abandonnée représente :
- une adaptation locale perdue,
- une réponse climatique oubliée,
- une histoire paysanne effacée.
Ces variétés n’étaient pas “moins bonnes”.
Elles étaient moins compatibles avec la logique industrielle moderne :
- rendement irrégulier,
- maturité non synchronisée,
- esthétique non standardisée,
- transport plus délicat.
Or, ce sont précisément ces “défauts” qui constituaient leur richesse biologique.
Une diversité façonnée par des générations
Pendant des siècles :
- les paysans sélectionnaient leurs semences,
- adaptaient les plantes à leur terroir,
- observaient finement le climat, le sol, les maladies.
Chaque vallée, chaque village possédait :
- ses blés,
- ses fruits,
- ses légumes,
- ses lignées locales.
Cette diversité était le fruit d’une intelligence collective lente, transmise oralement et par la pratique.
Disparition des gestes de semis et de sélection
Du semeur au consommateur
Le basculement est profond.
Autrefois :
- on semait,
- on observait,
- on sélectionnait,
- on conservait.
Aujourd’hui :
- on achète,
- on plante,
- on remplace.
Le geste du semis, pourtant fondamental, devient marginal :
- peur de l’échec,
- impatience,
- recherche de résultat immédiat.
La sélection naturelle assistée… remplacée par le clonage
Semer, c’est accepter :
- l’imprévisibilité,
- la diversité,
- le temps long.
Le clonage végétatif, en revanche :
- rassure,
- standardise,
- accélère.
Mais il supprime :
- l’apprentissage,
- l’observation fine,
- la capacité à lire le vivant.
En perdant ces gestes, l’humain perd son rôle actif dans l’évolution végétale.
Déconnexion entre l’humain et le cycle du vivant
Le temps long devenu insupportable
Le vivant fonctionne sur :
- des saisons,
- des cycles,
- des générations.
La société moderne valorise :
- l’instantané,
- le résultat garanti,
- la reproductibilité parfaite.
Cette incompatibilité crée une rupture profonde :
l’humain ne vit plus avec le cycle du vivant, mais contre lui.
Jardiner sans comprendre
Planter sans savoir :
- comment la plante se reproduit,
- ce dont elle hérite,
- comment elle s’adapte,
revient à consommer du végétal sans le comprendre.
Ce n’est pas une faute individuelle.
C’est le résultat d’un système qui a externalisé :
- la production,
- la sélection,
- la transmission du savoir.
Mémoire végétale : un patrimoine vivant
La mémoire n’est pas figée
Une plante issue de semis porte :
- la mémoire génétique de ses parents,
- l’empreinte du lieu,
- la trace du climat de l’année.
Chaque génération raconte une histoire différente.
En supprimant la reproduction sexuée :
- on fige le récit,
- on empêche l’évolution,
- on appauvrit le futur.
OMAKEYA : réapprendre avant de produire
La vision OMAKEYA ne cherche pas à opposer tradition et modernité.
Elle propose de réconcilier connaissance, geste et vivant.
Réintroduire :
- le semis,
- l’observation,
- la sélection douce,
- l’acceptation de la diversité,
ce n’est pas revenir en arrière.
C’est préparer l’avenir.
Rôle du jardinier OMAKEYA
Le jardinier devient :
- gardien de lignées,
- observateur du vivant,
- passeur de mémoire,
- acteur discret de l’évolution.
Même à petite échelle :
- un jardin,
- une serre,
- quelques semis,
peuvent contribuer à maintenir une diversité réelle.
Citation OMAKEYA – Mémoire du vivant
« Le vivant n’oublie jamais,
mais il cesse de transmettre
quand l’humain cesse d’écouter.
Préserver une plante,
c’est aussi préserver le geste qui lui permet de renaître. »